Formation « Conduire le vivant »

Une formation pour explorer des modes de gestion adaptés à l’apprivoisement d’un espace en friche (27)

Mission : Formation des agents du service technique de la commune à des modes de gestion adaptés à des espaces en friche d’après les méthodes employées par François Roumet
Où : Brionne (27)
Quand : Octobre 2022
Pour : Commune de Brionne et le CAUE 27
Mandataire : Margaux Fouquet (PMU)
Co-traitants : Hugo Decoux et Colin Drouin, paysagistes D.E.

Contexte

En 2016, un dispositif intitulé « vallées Habitées » est lancé par le CAUE27 dans le cadre du programme de recherche action « Paysages Territoires et Transitions » du Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer. La commune de Brionne prend part à cette recherche-action qui a pour but d’entamer une transition des fonds de vallées rurales et de redynamiser leurs centres-bourgs. En février 2022, dans le cadre de ce programme, des étudiants de l’École Nationale Supérieure de Paysage (ENSP) de Versailles sont venus transformer les espaces en friche du centre-ville, pour mener à bien l’atelier pédagogique « Conduire le vivant» initié par François Roumet. L’objectif était de concevoir de nouveaux espaces extérieurs aux friches avec les matériaux et végétaux présents sur place et en tenant compte des dynamiques végétales du site. Les nouvelles spatialités offertes par cet atelier donnent à voir des perspectives de cohabitation des habitants et de leurs friches. Cette action a ouvert une brèche dont il a fallu se saisir, afin de porter cet accompagnement du vivant comme un vecteur de médiation et d’appropriation de ces espaces délaissés en plein centre-ville.

Pour en savoir plus sur l’atelier « Conduire le vivant » mené par l’ENSP Versailles > ICI

Notre équipe est intervenue en continuité de ce travail expérimental, afin de transmettre ces méthodes aux agents des services techniques de la commune en charge de la gestion du site. L’objectif de ces actions a été guidé par l’envie d’ouvrir peu à peu les extérieurs des friches à ses habitants afin d’accéder notamment à la rivière, La Risle, traversant les trois sites de projet.

La formation

Une formation de deux jours a donc été réalisée auprès des agents des services techniques, en se mettant en action sur le site, pour expérimenter des modes de gestions adaptés à ces grands espaces en friche, comme pour tenter de les apprivoiser sans chercher à les maîtriser entièrement. Il a alors été question de sensibiliser les techniciens au sujet de ces dynamiques de végétalisation spontanée inhérente aux espaces en friche, à la réserve de biodiversité qu’ils représentent, et enfin, à la justesse d’intervention adaptée à ces espaces (respect et compréhension du végétal et de ses dynamiques propres, usages de gestes simples et écologiques pour son entretien.)

Ainsi, nous avons testé différentes techniques et outils de gestion : tressage vivant, ramée, plessage, haies sèches, fauchage, etc. Les participants ont également pu appréhender la gestion du site dans son ensemble, en abordant les questions de juste équilibre entre espaces ouverts et fermés, d’ouverture de fenêtres sur le grand paysage, de gestion de la renouée, de gestion des déchets verts sur le site pour enrichir les sols fortement traumatisés par l’activité industrielle, etc.

N’étant pas des outils de gestion exclusifs aux milieux en friche, cette formation a donné l’opportunité aux agents communaux de varier leurs modes de gestion en centre-ville, ainsi que leurs pratiques dans leurs jardins privés. Plus largement, cette formation permet d’expérimenter le devenir des friches industrielles en milieu rural

Cet entretien du site a permis d’inaugurer la résidence « Les quatre saisons de la friche » en ouvrant la porte des friches aux habitants le temps d’une année > Pour en savoir plus c’est par ICI

Déroulé

Jour #1 – Visite sur site pour comprendre les aménagements réalisés par les futurs concepteurs de l’ENSP, en appréhendant la vision globale de l’aménagement et donc de la gestion du site avec le déjà-là. Compréhension également des dynamiques propres au vivant : évolution de la Renouée du Japon, plantes pionnières, plantes indicatrices des sols pollués, etc. Puis premiers travaux sur site pour entretenir les espaces créer par les élèves. Apprentissage de gestes tels que le tressage vivant, le plessage, la construction de haies sèches, etc.

Jour #2 – En autonomie, chacun apporte sa pierre à l’édifice en proposant un aménagement : construction d’un mobilier avec les déchets verts issus de l’entretien, construction de ramée pour délimiter de nouveaux espaces ouverts-fermés, fauchage d’entretien des prairies riches en vivaces, fabrication d’un plessage comme rambarde de sécurité pour la rivière, etc. La formation se finit par un bilan.

Équipe pour ce projet :
Margaux Fouquet (PMU), Hugo Decoux et Colin Drouin, paysagistes